Pegasus en Espagne: Pedro Sanchez et Albares n’accusent pas le Maroc

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Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a indiqué vendredi, que les « turbulences » liées à la crise d’espionnage en Espagne via le logiciel Pegasus, passeront, n’incriminant ni le Maroc ni une autre partie. Le chef de la diplomatie espagnole également n’a pas accusé le Maroc, seuls les médias semblent tendre vers cette voie.

Alors que la presse ibérique a tenté de faire taire l’affaire de l’espionnage des indépendantistes catalans par les services de renseignements espagnols en cherchant à détourner l’attention vers le Maroc, le gouvernement espagnol et même les partis d’opposition dont les indépendantistes d’ERC n’ont pas accusé le royaume.

Vendredi, la réaction du personnage numéro 1 de la politique espagnole, le chef du gouvernement Pedro Sanchez, était attendue sur le sujet. Après que tout le gratin politique en Espagne ait partagé sa lecture des faits, les mots du Premier ministre étaient attendus de pied ferme.

Pedro Sánchez, qui a rencontré le président de la Generalitat (le gouvernement indépendantiste de la Catalogne, NDLR) Pere Aragonès, a fait allusion à l’affaire en affirmant qu’il s’agissait de « turbulences » et qu’elles « passeront ».

Alors que son gouvernement et les arcanes du pouvoir espagnol sont visés dans les accusations d’espionnage de près de 60 membres indépendantistes, le chef du gouvernement a semblé vouloir montrer patte blanche.

« Je veux commencer par une déclaration d’intention, exprimant, cher président, mon profond respect pour la Catalogne, ma considération pour sa société et ses institutions, et ma ferme volonté de continuer à avancer dans le dialogue, la négociation et l’accord », a-t-il commencé par dire dans un discours devant la cheffe de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.

Et d’exprimer sa « ferme volonté de continuer à avancer dans le dialogue, la négociation et l’accord » avec le gouvernement.

Pedro Sanchez n’a pas fait allusion au Maroc qui a été la cible des médias ibériques qui ont voulu lier cette affaire interne de l’Espagne à l’affaire de Brahim Ghali. Dans le même sillage, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares a également évité d’accuser le Maroc ou tout autre pays dans cette affaire.

« Les relations internationales ne sont pas basées sur des conjectures ou des spéculations, elles sont basées sur des faits », a déclaré jeudi, José Manuel Albares lors d’un point de presse.

Il a par ailleurs invité les journalistes à attendre et ne pas sauter sur des conclusions hâtives sans preuve ; « La première étape est de connaître les faits et de les clarifier. C’est la phase actuelle », a-t-il noté avant d’ajouter qu’une fois cette étape passée, des décisions seront prises. « Mais je ne vais pas me lancer dans des conjectures sur un pays quelconque », a-t-il affirmé.

Pour le gouvernement espagnol et même l’opposition, il ne fait pas de doute que l’affaire est strictement interne, même s’il a été révélé que le téléphone de Pedro Sanchez a été espionné. Le ministre de la Consommation, Alberto Garzón, a qualifié l’intervention du Centre national de renseignement (CNI) contre les indépendantistes d’« extrêmement grave » et a proclamé que « dans une démocratie, il n’est pas légitime d’enquêter et d’espionner les dirigeants de l’opposition ».

Le chef de l’exécutif catalan, Pere Aragonès a indiqué à Pedro Sanchz lors de son entrevue vendredi que la situation de l’espionnage qui l’a visé également « est très grave » et il lui a demandé d’en parler lors d’une réunion en face à face, ont indiqué des sources proches de la Generalitat, citées par l’agence europa press.

Alors que plusieurs partis politiques espagnols ont refusé qu’une commission d’enquête parlementaire soit ouverte pour déterminer les responsabilités, l’affaire risque de ne pas connaître d’issue claire si le gouvernement espagnol cherche à minimiser les faits.

Et dans ce cas, les indépendantistes catalans ont devant eux deux choix s’ils veulent vraiment connaître qui les a espionnés. Ils peuvent enclencher une procédure de déclassification de documents secrets initiée par un tribunal ou à l’initiative d’un particulier et ce sera le Conseil des ministres qui devra prendre la décision de lever ou non le secret, selon Europa Press.

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