Face à l’absence de réponse du gouvernement, les greffiers poursuivent et intensifient leur mouvement de grève au cours de ce mois de septembre. La Fédération nationale du secteur de la justice, affiliée à l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), a annoncé de nouvelles journées de grève les mercredi et jeudi 18 et 19 septembre, ainsi que les mardi, mercredi et jeudi 24, 25 et 26 septembre 2024.
Ce mouvement de grève n’est pas isolé. Le Syndicat national de la justice, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), a décidé de coordonner ses actions avec les mêmes dates, montrant ainsi une unité dans la mobilisation des travailleurs du secteur judiciaire.
La prolongation de cette grève est une réponse directe à l’absence de réaction du gouvernement face aux revendications des greffiers. Selon des sources syndicales, les syndicats, parmi les plus représentatifs au sein du ministère de la Justice, exigent l’adoption officielle du statut des fonctionnaires de l’Ordre des greffiers. Ce projet, négocié en mai 2023 entre le ministère de la Justice et les syndicats, semblait prometteur, notamment en introduisant des avantages tels que l’ajout d’un 13ᵉ et d’un 14ᵉ mois de salaire. Cependant, le texte reste en attente de validation par le ministère de l’Économie et des Finances, sans réponse jusqu’à ce jour.
Cette attente prolongée contraste vivement avec la récente adoption du statut des fonctionnaires du ministère de l’Économie et des Finances, qui a accordé de nouvelles indemnités à ses agents. Ce traitement différencié a provoqué une profonde indignation parmi les greffiers, renforçant leur détermination à obtenir justice.
Les syndicats accusent directement le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de la montée des tensions dans les tribunaux du royaume. Ils exigent que le Premier ministre honore les engagements pris par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, lors des négociations de mai dernier.
Le conflit en cours menace désormais de paralyser les tribunaux à travers tout le pays si une solution rapide n’est pas trouvée. Le bras de fer entre les greffiers et le gouvernement semble ainsi loin d’être résolu, laissant présager de nouvelles tensions dans les semaines à venir.