Le pape François a récemment abordé le choix électoral auquel les Américains sont confrontés, en le présentant comme un dilemme entre le « moindre mal ». Lors d’une conférence de presse dans l’avion pontifical, il a évoqué les positions de Donald Trump sur l’immigration et celles de Kamala Harris sur le droit à l’avortement, les qualifiant toutes deux de « contre la vie ». François a encouragé les électeurs à réfléchir sérieusement à leur choix, en soulignant que chaque décision politique devrait être prise avec une conscience bien informée.
Le pape François est connu pour ses prises de position plus explicites et progressistes par rapport à ses prédécesseurs. Tout en restant ferme sur la doctrine de l’Église concernant l’avortement, il insiste également sur le fait que cette question ne doit pas être séparée des autres enjeux relatifs à la vie humaine, comme l’immigration. Il a condamné les politiques d’expulsion des migrants, les qualifiant de cruelles et de moralement inacceptables, et a comparé ces actions à un « assassinat ».
« Je ne suis pas américain, je ne peux pas voter là-bas, mais que ce soit clair, renvoyer les migrants, leur refuser l’opportunité de travailler, leur refuser l’accueil, est un péché, c’est grave », a-t-il poursuivi en ajoutant : « Dans la morale politique, en général, ne pas voter est mal. Ce n’est pas bien, on doit voter et on doit choisir le moindre mal. Qu’est-ce que le moindre mal ? Cette dame, ou ce monsieur ? Je ne sais pas, chacun a sa conscience. »
François a critiqué la focalisation exclusive sur l’avortement par certains évêques américains, plaidant pour une approche plus globale de la défense de la vie qui inclut également les droits des migrants. En 2016, il avait déjà exprimé son désaccord avec le projet de Trump de construire un mur à la frontière mexicaine, le qualifiant de « non chrétien ».
En 2021, lors du débat sur la communion pour les personnalités publiques soutenant le droit à l’avortement, François a appelé à une approche « pastorale » plutôt que politique, affirmant qu’il n’avait jamais refusé la communion à quiconque.
Les opinions parmi les catholiques américains sont variées. Selon Pew Research, une majorité d’électeurs catholiques se considèrent comme républicains ou démocrates, avec une répartition presque égale entre ceux qui ont voté pour Biden et ceux qui ont voté pour Trump en 2020. De plus, 61 % des catholiques estiment que l’avortement devrait être légal dans tous les cas ou dans la plupart des cas, montrant ainsi une divergence notable avec les positions plus conservatrices sur ce sujet.
