Les armes légères et de petit calibre jouent un rôle de premier plan dans l’alimentation des conflits et la déstabilisation de l’Afrique. Malgré les efforts visant à limiter leur propagation, les défis restent grands pour combler l’écart entre la réalité et les ambitions de l’Agenda 2063 pour l’Afrique, qui vise à contrôler les futurs flux d’armes.
Définition des armes légères et de petit calibre : Les Nations Unies définissent les armes légères et de petit calibre comme des armes de combat portatives qui peuvent être portées par une ou deux personnes, ou qui peuvent être montées sur un véhicule ou tirées par un animal. Ces armes comprennent, entre autres, des pistolets, des carabines, des mitraillettes, des mitrailleuses légères, des lance-grenades et des fusils antiaériens et antichars.
Situation en Afrique :
- Flux et efficacité : L’Afrique possède environ 40 millions d’armes légères, soit l’équivalent de 80 % du total des armes légères sur le continent. Sur les 38 sociétés d’armes légères d’Afrique subsaharienne, la production est estimée entre 70 et 100 millions d’unités d’AK-47, les plus grandes usines de production étant situées en Afrique du Sud.
- Sources et détournements : Les principales sources d’armes légères comprennent les fabricants, le pillage des stocks gouvernementaux, les attaques contre des bases militaires et les fuites d’armes par l’intermédiaire de responsables gouvernementaux. Le trafic d’armes par des groupes illégaux à travers des frontières fragiles contribue à accroître l’instabilité dans la région.
- Contrebande et conflits : les groupes de trafiquants exploitent les pays dont la sécurité est fragile pour faire passer clandestinement des armes vers les pays voisins, ce qui renforce le pouvoir des groupes armés transfrontaliers et accroît l’instabilité. Les armes légères et de petit calibre sont des armes clés dans les conflits internes et les insurrections, exacerbant les crises.
Défis et procédures :
- Fragilité des frontières et de la sécurité : les pays africains sont confrontés à des défis majeurs pour sécuriser leurs frontières, ce qui permet aux groupes illégaux d’exploiter ces failles.
- Faible coopération régionale : Il existe une faible coopération entre les pays africains pour faire face aux flux d’armes légères, ce qui accroît la propagation du chaos sécuritaire.
- Crimes transfrontaliers : les armes légères et de petit calibre contribuent à la mise en œuvre de crimes transfrontaliers tels que le trafic de drogue, la traite des êtres humains et la piraterie, et exacerbent les problèmes de sécurité et d’ordre.
Efforts de l’Union africaine : Depuis 2000, l’Union africaine s’est concentrée sur les questions liées aux armes à travers plusieurs initiatives, notamment l’« Initiative pour faire taire les armes » lancée en 2013 dans le cadre de l’Agenda 2063 pour l’Afrique. L’Union a également lancé le « Mois de l’amnistie africaine » en septembre 2017 pour remettre et collecter des armes illégales légitimes.
Malgré ces efforts, la question du flux des armes légères et de petit calibre reste un défi majeur pour la sécurité et la stabilité en Afrique, et des stratégies de coopération régionale et internationale plus fortes sont nécessaires pour réduire cette menace.