La police tanzanienne a libéré un certain nombre de dirigeants du principal parti d’opposition du pays, le parti Chadema, ainsi que des centaines de leurs partisans, après des arrestations massives survenues dans le contexte de l’organisation d’un rassemblement de jeunes interdit dans le sud-ouest de la Tanzanie. Le porte-parole du Chadema, John Mrema, a confirmé la libération des hauts dirigeants du parti, tout en notant les informations selon lesquelles certains partisans de la jeunesse de Mbeya n’auraient pas encore été libérés.
Détails des arrestations :
- La veille, la police avait arrêté plusieurs personnalités du Chadema, dont le président du parti Freeman Mbewe et son adjoint Tundu Lissu, après avoir appelé à manifester.
- La police a également arrêté environ 500 jeunes hommes alors qu’ils s’apprêtaient à participer à la marche, mais ils ont ensuite été relâchés.
Critiques des organisations de défense des droits de l’homme :
- Les organisations de défense des droits humains ont critiqué ces arrestations, Amnesty International les décrivant comme faisant partie d’efforts visant à intimider l’opposition à l’approche des élections locales plus tard dans l’année et des élections nationales de 2025.
- L’organisation a appelé les autorités à libérer immédiatement tous les détenus ou à engager des poursuites judiciaires contre eux.
Réactions des autorités :
- La police a justifié la décision d’empêcher une réunion de l’aile jeunesse du parti Chadema à Mbeya lundi, en invoquant des problèmes de sécurité.
- Le commissaire de police Awad Haji a déclaré que les autorités ne permettraient pas à un petit groupe de « criminels » de compromettre la paix, faisant référence aux manifestations dans les pays voisins comme le Kenya, qui ont inspiré des manifestations au Nigeria et en Ouganda.
Contexte politique :
- Bien que le gouvernement tanzanien ait pris certaines mesures pour assouplir les restrictions imposées aux médias et à l’opposition, les arrestations arbitraires restent une préoccupation pour les groupes de défense des droits humains.
- Orem Nyaku, chercheur sur les affaires tanzaniennes à Human Rights Watch, a souligné que la situation actuelle rappelle la période de règne du défunt président John Magufuli, mettant en garde contre un retour à cette époque, en particulier à l’approche des élections.
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