Le virus de la rougeole, connu localement sous le nom de « Bouhemroun », connaît une inquiétante résurgence au Maroc, particulièrement dans les provinces de Chichaoua et d’Azilal, où plusieurs cas d’infection et de décès ont été enregistrés. Cette flambée suscite des craintes quant à l’existence de foyers non déclarés et potentiellement dangereux.
Après une période de calme, cette hausse des cas de rougeole intervient suite à l’annonce du ministère de la Santé et de la Protection sociale concernant une augmentation significative des infections à travers le pays. Notamment, depuis la mi-septembre 2023, une hausse préoccupante des cas a été observée dans la région de Souss-Massa.
Face à cette situation alarmante, les médecins insistent sur l’importance cruciale de la vaccination contre la rougeole. Les symptômes graves de cette maladie, pouvant entraîner la mort, soulignent l’urgence d’une couverture vaccinale étendue. Récemment, la commune de Siksawa, dans la province de Chichaoua, a déploré la perte tragique de sept enfants et d’une femme à cause de cette infection.
Dans ce contexte préoccupant, Moulay Saïd Afif, pédiatre et membre du comité scientifique sur la vaccination contre la COVID-19, a souligné l’importance d’une vaccination efficace contre la rougeole. « la campagne de vaccination de rattrapage, menée par le ministère de la Santé et de la Protection sociale après l’apparition d’un foyer dans la région de Souss-Massa, a permis de faire disparaître ce foyer ».
Afif a précisé que « le vaccin contre Bouhemroun nécessite deux doses pour une protection optimale : la première à neuf mois et la seconde à dix-huit mois. » Il a insisté sur l’importance de se faire vacciner pour ceux qui n’ont pas reçu ces deux doses, quel que soit leur âge. Il a averti qu’il est crucial d’atteindre un taux de couverture vaccinale d’au moins 95 % pour éviter la résurgence de nouveaux foyers, ajoutant que « le virus se propage très rapidement ; une personne infectée peut transmettre la maladie à entre 12 et 18 personnes. »
Abdellah Madani, pédiatre également, a observé que les cas ne se limitaient pas aux régions touchées, mais se propageaient aussi dans d’autres villes comme Rabat, en raison d’une couverture vaccinale insuffisante. Il a expliqué à des médias locaux que « la propagation de maladies telles que la rougeole est directement liée à une couverture vaccinale faible. Pendant la pandémie de COVID-19, des doutes sur l’efficacité des vaccins ont émergé. »
Madani a souligné que cette faiblesse vaccinale avait favorisé la propagation de la rougeole et d’autres maladies comme les oreillons. Il a mis en garde que « si la situation persiste, d’autres maladies graves, telles que la méningite, pourraient également apparaître. » Il a appelé les citoyens à vérifier scrupuleusement le calendrier de vaccination de leurs enfants, concluant que « le vaccin est le rempart qui protège les enfants contre ces maladies. »
