Depuis que GBT Chat a été officiellement lancé le 30 novembre 2022, il a grandement influencé divers aspects de nos vies, notamment la rédaction universitaire et la recherche scientifique. L’utilisation de grands modèles linguistiques – des systèmes d’intelligence artificielle capables de comprendre et de générer un langage humain en traitant d’énormes quantités de données textuelles – est devenue populaire parmi les scientifiques pour réviser, éditer et parfois rédiger des articles scientifiques à partir de zéro.
L’impact des grands modèles linguistiques : les scientifiques utilisent de grands modèles linguistiques pour faciliter l’écriture et l’édition, mais l’ampleur du recours réel à ce type d’intelligence artificielle n’est pas encore entièrement connue. De nombreuses études ont exploré les avantages et les inconvénients de ces modèles, dont l’une des plus importantes a été menée par le chercheur Dmitry Kobak et ses collègues de l’Institut Hertie pour l’intelligence artificielle de Tübingen, en Allemagne.
Méthodologie de recherche : Kobak et ses collègues ont téléchargé des résumés de plus de 14 millions d’articles publiés dans la base de données biomédicale PubMed depuis 2010. Ensuite, ils ont supprimé les mots et expressions courants sans rapport avec l’écriture des auteurs, puis ont compté le nombre de fois où chaque mot plus long que 3 lettres paraissent chaque année. Ils ont examiné les 800 mots les plus populaires et l’évolution de leur fréquence chaque année, révélant ainsi l’impact de l’IA sur la littérature scientifique.
Résultats de la recherche : Les résultats ont révélé des tendances claires. Par exemple, la fréquence du mot « Ebola » a culminé en 2015, et celle du mot « Zika » en 2017. L’un des changements les plus importants s’est produit en 2020 avec une énorme augmentation de l’utilisation de mots comme « confinement », « épidémie » et « respiratoire » et « Remdesivir » pendant le déclenchement de la pandémie de Corona.
Mais la plus grande surprise est survenue en 2024, lorsque les chercheurs ont remarqué une augmentation de mots comme « crucial », « important » et « potentiel ». Ces mots ne sont pas liés au contenu scientifique lui-même, mais plutôt au style d’écriture. C’est le genre de mots favorisés par les grands modèles linguistiques, qui « changent le discours scientifique à une échelle sans précédent », soulignent les chercheurs.
