L’Algérie se lance dans une ambitieuse course pour devenir un pays exportateur de tomates, une position actuellement dominée par le Maroc. Selon une récente analyse de Jeune Afrique, cette aspiration survient dans un contexte où le marché mondial de la tomate est principalement dominé par les Pays-Bas, l’Espagne et le Maroc, ce dernier représentant près de 9 % des exportations mondiales.
Actuellement, l’Algérie ne dispose pas d’une base de producteurs de tomates capable de rivaliser avec ses concurrents. Parmi les quelques acteurs présents, le groupe Tahraoui cultive la tomate sur un domaine de 400 hectares à Biskra, tandis que le groupe Souakri produit des tomates-cerises sur une superficie de 1 000 hectares dans le désert de M’Ghair. Ces initiatives prometteuses illustrent l’ampleur du défi que doit relever l’Algérie pour se hisser parmi les leaders mondiaux du secteur. Pour atteindre cet objectif, l’Algérie devra surmonter des obstacles significatifs, notamment en augmentant la production nationale et en améliorant les infrastructures et les technologies agricoles. La concurrence avec le Maroc, déjà bien établi sur le marché, sera féroce.
Les exportations marocaines de tomates ont atteint environ 660 000 tonnes en 2023, ce qui représente 18,6 % des exportations de tomates vers l’Union européenne, positionnant le Maroc comme le deuxième fournisseur de l’UE après les Pays-Bas. À l’échelle mondiale, le Maroc est également deuxième, derrière les Pays-Bas, mais devant l’Espagne. Le royaume exporte principalement vers la France (320 000 tonnes en moyenne par an), le Royaume-Uni (122 000 tonnes), les Pays-Bas (65 000 tonnes), l’Espagne (45 000 tonnes) et la Mauritanie (26 000 tonnes). Malgré les défis climatiques et sanitaires tels que la sécheresse et le stress hydrique, les exportations de tomates ont rapporté près d’un milliard d’euros au Maroc en 2023, représentant les trois quarts des exportations de légumes frais du pays.
Perspectives et défis pour l’Algérie
Pour atteindre ses objectifs, l’Algérie devra surmonter des obstacles significatifs, notamment en augmentant la production nationale et en améliorant les infrastructures et les technologies agricoles. La concurrence avec le Maroc, déjà bien établi sur le marché, sera féroce. Cependant, avec des investissements et une gestion efficace des ressources, l’Algérie pourrait progressivement se tailler une place parmi les exportateurs mondiaux de tomates. Alors que le pays intensifie ses efforts, la dynamique du marché mondial de la tomate pourrait voir de nouvelles évolutions dans les prochaines années, influençant les relations économiques entre les pays méditerranéens et au-delà.