Le gouvernement nigérian a officiellement commencé à utiliser du maïs génétiquement modifié pour faire face à la crise alimentaire du pays, suscitant les inquiétudes de certains militants quant à la sécurité de ces cultures. Le ministre d’État chargé de l’Agriculture, Sabi Abdullahi, a déclaré que cette décision contribuerait à la sécurité alimentaire au Nigeria.
Raisons du recours au maïs génétiquement modifié
Le Nigeria est confronté à des défis majeurs dans le secteur agricole en raison des attaques continues contre les agriculteurs qui ont considérablement affecté la production alimentaire. Le pays souffre également des taux d’inflation alimentaire les plus élevés. Le maïs génétiquement modifié, conçu pour résister aux ravageurs et à la sécheresse, pourrait contribuer à combler le déficit de la production nationale de maïs, qui s’élève actuellement à 12 millions de tonnes, contre une demande annuelle de 18 millions de tonnes.
Préoccupations et critiques
De nombreux militants et défenseurs de l’environnement s’opposent à l’utilisation de cultures génétiquement modifiées. Philip Jakpor, PDG de Renevelin Development, a noté que les gouvernements successifs du Nigéria ont ignoré le principe de précaution et collaboré avec des organismes de recherche étrangers pour déployer et utiliser ces technologies dans les systèmes alimentaires africains. Cela soulève des inquiétudes quant aux impacts potentiels de ces cultures sur l’environnement et la santé.
Passage à l’agriculture génétiquement modifiée
Malgré les critiques, le gouvernement nigérian considère l’utilisation du maïs génétiquement modifié comme une étape nécessaire pour relever les défis agricoles et assurer la sécurité alimentaire. La population du Nigeria devrait doubler dans les années à venir, augmentant ainsi la nécessité d’améliorer la productivité des cultures. L’Afrique du Sud, qui a déjà adopté le maïs génétiquement modifié, produit actuellement 90 sacs de cette culture par hectare, contre 30 sacs au Nigeria.
Les efforts réalisés et l’avenir
Le Nigeria cherche à adopter davantage de cultures génétiquement modifiées telles que le coton et le niébé, et mène des essais sur le terrain sur des pommes de terre, du soja et du manioc nutritionnellement améliorés. Malgré cela, certains agriculteurs hésitent encore à adopter cette technologie en raison de l’incertitude et des inquiétudes qui y sont associées.