Des protestations ont éclaté parmi les agriculteurs français et espagnols 6 jours avant les élections au Parlement européen, les agriculteurs bloquant l’autoroute et fermant les points de passage entre les deux pays. Ces manifestations, qui regroupaient environ 3 000 agriculteurs et 1 000 tracteurs, visaient à influencer les élections afin de faire aboutir leurs revendications concernant la réglementation des pesticides et des prix de l’énergie. Ces manifestations n’ont pas reçu le soutien des principaux syndicats agricoles de France.
La frontière entre la France et l’Espagne est le théâtre depuis ce matin de tensions qui devraient perdurer pendant des périodes n’excédant pas 24 heures. Ces manifestations ont été coordonnées entre agriculteurs des deux pays et ont été qualifiées d’« historiques et symboliques ».
L’agro-économiste Jean-Marie Cerrone estime que cette mobilisation n’a pas été organisée par les principales organisations agricoles, mais plutôt par les agriculteurs de la frontière, ce qui lui confère une importance particulière. Il a ajouté que les agriculteurs tentent d’influencer le vote lors des prochaines élections européennes, soulignant que la politique agricole de l’Espagne fédérale est mise en œuvre dans toutes les provinces, comme la Catalogne et le Pays Basque, qui font partie de ce mouvement.
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) ne soutient pas ces protestations, et Sironi estime que cela est lié aux négociations en cours entre le gouvernement français et la fédération concernant la loi d’orientation agricole. Il s’attend à ce que la colère des agriculteurs revienne. à l’automne si les négociations échouent.
A travers cette mobilisation, les agriculteurs visent à influencer les élections européennes du 9 juin, en exigeant une réglementation européenne commune sur les pesticides et les prix de l’énergie. Cerrone s’attend à ce que ces protestations aient des bénéfices limités, mais elles resteront un sujet de discussion étant donné l’importance du secteur agricole, qui représente un tiers du budget de l’Union européenne.
Pour tenter de calmer la colère des agriculteurs, les pays de l’UE ont convenu à la mi-mai d’une révision législative de la politique agricole commune, afin de réduire le fardeau administratif très critiqué, permettant ainsi aux États membres de supprimer certaines obligations environnementales et de réduire les sanctions imposées aux agriculteurs.