Face à la montée inquiétante du stress hydrique dans le Royaume, le gouvernement a décidé d’accélérer le processus de réalisation de l’interconnexion entre deux barrages majeurs, Oued El Makhazin et Dar Khrofa, situés dans le nord du pays. Cette initiative, dirigée par l’Office régional de mise en valeur agricole du Loukkous (ORMVAL), vise à assurer un approvisionnement en eau adéquat dans la région, en particulier pour le Grand Tanger.
Le projet d’interconnexion a franchi une étape cruciale avec le récent lancement de l’appel d’offres pour les travaux d’aménagement de cette « autoroute de l’eau ». Cependant, la complexité de l’entreprise nécessite une expertise technique approfondie. À cet effet, l’ORMVAL a également initié un appel d’offres pour le recrutement d’une assistance technique et de maîtrise d’œuvre nous apprend LeMatin. Ces acteurs joueront un rôle clé dans le suivi et le contrôle des travaux sur ce projet de transfert d’eau sur une distance de 40 km.
L’interconnexion elle-même vise à transférer un volume massif de 100 millions de m³/an d’eau, avec un débit d’équipement de 3,2 m³/s. Cette initiative stratégique, destinée à approvisionner le Grand Tanger en eau potable, comprendra plusieurs composantes essentielles telles qu’une conduite de raccordement, une station de pompage, une conduite de refoulement en acier, une cheminée d’équilibre, et une conduite gravitaire sur une longueur d’environ 40 km. De plus, l’ensemble du projet sera complété par un ouvrage de restitution au niveau du barrage Dar Khrofa et une ligne aérienne de raccordement électrique avec des postes de départ et de transformation.
Lors d’un entretien avec Le Matin en octobre dernier, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, avait souligné l’importance du programme d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 dans le contexte de changement climatique. Il avait évoqué la nécessité de diversifier les ressources en eau, notamment en ayant recours au dessalement de l’eau de mer, à l’interconnexion des bassins hydrauliques, et à la réutilisation des ressources en eau épurées.
Le ministre a également souligné les défis majeurs auxquels le pays est confronté pour maintenir un équilibre hydrique entre les zones urbaines et les bassins agricoles. La compétition pour l’eau, accentuée par le changement climatique, nécessite une allocation plus équilibrée des ressources en période de pénurie exceptionnelle. Le développement de projets comme celui de l’interconnexion des barrages Oued El Makhazin et Dar Khrofa contribuera non seulement à la sécurité hydrique mais aussi au maintien de la population rurale et à la sécurité alimentaire du pays.
Outre l’interconnexion des barrages, le gouvernement marocain s’engage dans d’autres initiatives cruciales, telles que le dessalement de l’eau de mer avec des projets emblématiques comme celui de Chtouka et de Dakhla. De plus, neuf projets d’irrigation par les eaux non conventionnelles sont en cours d’étude pour diversifier et sécuriser les zones de production sur une superficie considérable dans différentes régions du pays. Ces initiatives reflètent la volonté du Maroc de s’adapter aux défis de l’eau et de garantir un avenir durable pour ses citoyens.
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