Le Maroc s’apprête à battre un nouveau record d’exportations d’avocats pour la saison agricole en cours, avec une superficie cultivée élargie, une hausse de la production, une multiplication des producteurs et une diversification des destinations à l’export.
Les exportations ont augmenté de 60% par rapport à la même période de la saison précédente, atteignant plus de 35 000 tonnes d’avocats exportées entre juillet 2022 et janvier 2023. Les exportateurs marocains ont à présent un objectif facilement atteignable de 7 000 tonnes pour dépasser le total des exportations de la saison précédente, selon le site d’information spécialisé EastFruit.
Ces dernières années, les exportations marocaines d’avocats ont quasiment doublé, passant d’environ 22 500 tonnes en 2017-2018 à 42 300 tonnes à la fin de la saison 2021-2022. Le Maroc a ainsi gagné trois places pour devenir le 9ème exportateur mondial d’avocats à la fin de l’année 2022. Les exportations de fruits et légumes marocains ont rapporté près de 90 millions de dollars, classant l’avocat à la 8ème place.
Bien que cette croissance soit spectaculaire, elle n’est pas surprenante, car elle a été favorisée par une diversification des destinations d’exportation. Si près de 75% des exportations marocaines d’avocats prenaient le chemin de l’Espagne en 2017-2018, cette proportion est tombée à 39% en 2021-2022, car les avocats marocains sont désormais acheminés directement vers les acheteurs d’autres pays. L’Espagne est restée le premier importateur d’avocats marocains pour la saison 2021-2022, suivi de la France (26%), des Pays-Bas (19%), de l’Allemagne (10%) et du Royaume-Uni (3%). D’autres pays importateurs de petits volumes comprennent la Russie (600 tonnes), la Suisse (300 tonnes), la Belgique (200 tonnes), le Portugal (100 tonnes), ainsi que certains pays du Moyen-Orient (300 tonnes) et d’Afrique (200 tonnes).
Cependant, l’avenir de la production d’avocats au Maroc est incertain en raison de la forte consommation d’eau de cette culture. En Espagne, il faut environ 800 litres d’eau pour produire un kilo d’avocats. Le Maroc, confronté à un important déficit pluviométrique en 2022, a dû prendre des mesures draconiennes pour rationaliser l’utilisation de l’eau dans l’agriculture. Plusieurs cultures, notamment l’avocat, les pastèques et les agrumes, ont vu leurs superficies rétrécir. Le ministère de l’Agriculture a également annulé le programme d’octroi de subventions pour l’irrigation de nouvelles plantations de ces cultures dès septembre 2022.