Deux partis diamétralement opposés ont tous deux voté contre une résolution à charge contre le Maroc au Parlement européen. Les eurodéputés du parti socialiste espagnol (PSOE, au pouvoir) et ceux du Rassemblement national en France (RN, extrême droite) ont rejeté une résolution contre le royaume.
Dans un texte concernant la situation des journalistes marocains et la liberté d’expression, le Parlement européen a exhorté « les autorités marocaines à respecter la liberté d’expression et la liberté des médias, à accorder aux journalistes emprisonnés, notamment Omar Radi, Soulaimane Raissouni et Taoufik Bouachrine, un procès équitable avec toutes les garanties d’une procédure régulière ».
La résolution « condamne fermement l’utilisation abusive d’allégations d’agressions sexuelles pour dissuader les journalistes d’exercer leurs fonctions », et ajoute que le Parlement serait préoccupé par « les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient tenté de corrompre des élus du Parlement européen ».
Cette affaire qui a été pour le moins « provoquée » par certaines parties hostiles au Maroc qui ont tenté de ternir son image à plusieurs reprises avec des affaires rocambolesques et des accusations graves, comme l’affaire Pegasus en France et en Espagne, et à présent le QatarGate et l’affaire de la liberté d’expression.
La résolution a été été adoptée par 356 voix pour, 32 voix contre et 42 abstentions, et parmi les voix contre figurent 17 députés socialistes espagnols du PSOE et 13 eurodéputés du Rassemblement national français de Marine Le Pen.
Elle condamné la détérioration de la liberté de la presse et appelle à restreindre l’accès temporaire des représentants du Maroc au Parlement européen.
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, s’est exprimé devant la presse après ce vote, en marge d’un sommet à Barcelone avec le président français, Emmanuel Macron.
Sanchez a indiqué s’exprimer dans cette affaire en tant que secrétaire général du PSOE, et a déclaré que le vote contre la résolution s’expliquait par certains éléments du texte de cette résolution qui n’étaient pas partagés par son parti.
« C’est une résolution, je parle en tant que secrétaire général du PSOE, que nous n’avons partagée dans aucun de ses éléments », a déclaré le chef du gouvernement espagnol.
« Les eurodéputés espagnols socialistes au Parlement européen n’ont pas partagé avec le reste des parlementaires, comme cela arrive généralement avec de nombreux autres votes », a-t-il ajouté.
Pedro Sanchez a par ailleurs évoqué les relations entre l’Espagne et le Maroc pour affirmer que « nos relations bilatérales sont en bonne santé » et rappeler la réunion de haut niveau prévue à Rabat les 1er et 2 février, la jugeant « très importante » pour la coopération bilatérale.
Il est à rappeler que cette résolution votée jeudi émane d’un Espagnol, l’eurodéputé Miguel Urban Crespo, du groupe de la gauche unitaire qui s’est réjouit du vote affirmant qu’il a fallu « attendre plus de vingt ans » et un « scandale comme le Marocgate » pour persuader les eurodéputés de voter contre le Maroc.
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