Le Maroc amorce progressivement sa transition vers le paiement numérique, portée par les avancées technologiques, les nouvelles habitudes des consommateurs et les ambitions d’inclusion financière. Selon une étude récente de Visa, près de 60% des petites et moyennes entreprises (PME) utilisent déjà des solutions de paiement électronique depuis plus de trois ans.
Deux tiers des commerçants interrogés déclarent préférer ces paiements pour leur simplicité, leur sécurité et une meilleure gestion financière. Plus de 67% affirment que ces solutions ont contribué à la croissance de leurs ventes et à l’élargissement de leur clientèle.
Pourtant, le cash reste largement utilisé : 42% des entreprises continuent à travailler exclusivement en liquide, représentant environ 63% des transactions. Les commerçants invoquent plusieurs freins à la digitalisation : des frais bancaires jugés élevés, le coût d’installation et de maintenance des terminaux, ainsi que la méfiance liée au suivi fiscal ou à la complexité administrative. Aujourd’hui, le Maroc ne compte qu’environ 80.000 terminaux de paiement électronique pour plus de 2,5 millions de petites entreprises.
Malgré ces obstacles, la confiance dans le paiement numérique progresse. 56% des commerçants se déclarent désormais plus confiants dans ces solutions et 71% considèrent le cash comme plus risqué, notamment à cause des vols ou des litiges. Les retombées économiques sont déjà visibles : près de 70% des commerçants signalent une hausse du chiffre d’affaires et 64% une augmentation du flux de clients.
L’État multiplie les initiatives pour encourager la digitalisation, tandis que Bank Al-Maghrib renforce le cadre réglementaire du paiement mobile et des fintechs. Les opérateurs privés, comme Visa, appellent à un effort conjoint pour développer l’infrastructure, sécuriser les transactions et former les commerçants.
La Coupe d’Afrique des Nations 2025 pourrait également accélérer la transformation, notamment dans le secteur du tourisme et de la restauration, en mettant en avant une image de modernité et d’efficacité économique pour le pays.
