Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a expliqué que la hausse des divorces au Maroc ces dernières années ne traduit pas une crise des valeurs, mais résulte des progrès juridiques qui permettent aux femmes d’exercer pleinement leur droit de mettre fin au mariage.
Lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, le ministre a souligné que le mariage et le divorce relèvent de la vie privée et ne devraient pas être politisés. Il a précisé que 97 % des divorces concernent le divorce pour discorde, instauré par la Moudawana de 2004, qui offre aux femmes une procédure rapide et équitable.
Abdellatif Ouahbi a également insisté sur la nécessité de se concentrer sur les causes structurelles du divorce, telles que les difficultés économiques ou les pressions sociales, plutôt que sur une prétendue dérive morale. Il a plaidé pour une réforme globale, notamment pour améliorer la situation des femmes divorcées, en particulier en matière de garde d’enfants.
Le ministre a par ailleurs évoqué le manque de magistrats dans le pays, proposant la création de 3 000 postes supplémentaires dans la prochaine loi de finances et l’implantation d’une cour d’appel dans chaque grande ville. Il a regretté l’abandon du projet de Cité de la Justice à Zenata, à Casablanca, pour des raisons internes.
Sur la question de la toxicomanie, Ouahbi a affirmé que « l’addiction n’est pas un crime, mais une maladie » et annoncé la création de deux centres de traitement spécialisés. Il a précisé que les efforts répressifs doivent se concentrer sur les trafiquants, tandis que les consommateurs suivis en traitement bénéficieront d’un abandon des poursuites.
Enfin, le ministre a présenté les mesures visant à faciliter la réinsertion des anciens détenus. Les participants à des programmes de formation verront leurs antécédents judiciaires effacés automatiquement via une plateforme numérique, sous réserve de non-récidive, traduisant ainsi une politique de réintégration plutôt que de répression.





