Le secteur agricole marocain connaît une transformation notable, marquée par une forte montée en puissance de la culture des fruits rouges, notamment du myrtille (bleuet) et du framboise, au détriment de la fraise traditionnelle.
Cette évolution stratégique est portée par la hausse de la demande mondiale et la rentabilité supérieure de ces fruits sur les marchés internationaux, notamment en Europe.
Lors du Congrès international de la fraise 2025, tenu à Anvers (Belgique), Nabil Belmokadem, directeur de la coopérative BestBerry, a souligné que cette transition n’est pas le fruit du hasard. Elle repose, selon lui, sur l’adoption de techniques agricoles modernes et la modernisation des chaînes de production et d’exportation.
Grâce à son proximité géographique avec l’Europe, à un climat favorable permettant une production hors saison et à une main-d’œuvre qualifiée, le Maroc s’impose aujourd’hui comme un fournisseur clé du marché européen en fruits rouges.
Selon les données du secteur, les exportations de framboises ont atteint 64.400 tonnes durant la saison agricole 2024-2025, soit une hausse de 13,8 % par rapport à la saison précédente. En valeur, cela représente plus de 487 millions de dollars.
Le fruit rouge devient ainsi le deuxième produit agricole d’exportation du Maroc après la tomate, renforçant la contribution du secteur agricole à l’économie nationale.
Les principaux marchés de destination sont l’Union européenne et le Royaume-Uni, tandis que les fraises surgelées sont exportées vers des marchés plus éloignés comme l’Amérique du Nord et l’Asie.
La saison de production des fruits rouges s’étend généralement jusqu’en juin, dépassant celle de la fraise, qui se termine en mars. Cela permet au Maroc de mieux répondre aux besoins du marché européen.
Cependant, le secteur fait face à plusieurs défis majeurs :
- Le changement climatique et la rareté de l’eau,
- La hausse des coûts de production,
- Et le manque de main-d’œuvre qualifiée.
