Le trafic aérien a repris progressivement samedi matin à l’aéroport de Munich, après une fermeture préventive survenue vendredi soir à la suite d’une nouvelle alerte liée à la présence présumée de drones. C’est la deuxième nuit consécutive que l’un des plus grands aéroports d’Allemagne est contraint d’interrompre ses opérations.
Selon les autorités, deux drones auraient été aperçus par des patrouilles de police vers 23 h, près des pistes nord et sud. Bien que leur présence n’ait pas été confirmée de manière formelle, l’aéroport a suspendu ses activités dès 21 h 30 par mesure de sécurité.
Des perturbations importantes
La fermeture a entraîné des retards et annulations : 23 vols ont été déroutés, 12 annulés à l’arrivée, et 46 vols au départ ont été affectés, touchant environ 6 500 passagers. Des lits de camp et des collations ont été mis à disposition pour les voyageurs restés sur place. Le trafic a repris progressivement à partir de 5 h du matin.
Il s’agit du deuxième incident en moins de 48 heures. La nuit précédente, l’aéroport avait déjà été fermé pour les mêmes raisons, avec plus de 30 vols annulés et 3 000 passagers bloqués.
Une menace prise très au sérieux
Le ministre allemand de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, a réagi fermement, déclarant dans un entretien au journal Bild :« À partir de maintenant, il faut abattre les drones au lieu d’attendre. »
Le gouvernement allemand prévoit d’ailleurs une révision des lois sur la sécurité aérienne dès mercredi. Actuellement, seule la police est autorisée à neutraliser les drones, ce qui limite les capacités d’intervention face à des intrusions potentielles.
Une multiplication d’incidents en Europe
D’autres pays européens ont récemment connu des situations similaires. Des vols ont été suspendus à Copenhague, Oslo et Varsovie en raison de drones non identifiés. Plusieurs États membres de l’UE, dont la Pologne, la Roumanie et l’Estonie, soupçonnent la Russie d’être derrière ces actes, ce que Moscou nie.
Lors d’une réunion tenue jeudi à Copenhague, les 27 pays de l’Union européenne ont évoqué la création d’un « mur antidrones » pour renforcer la sécurité de leur espace aérien.