Une récente étude révèle des chiffres préoccupants concernant l’écart salarial entre les femmes et les hommes au Maroc. En moyenne, une femme gagne 23 % de moins qu’un homme à poste équivalent, ce qui revient à travailler trois mois par an sans être payée, comparée à ses collègues masculins. La situation est encore plus alarmante dans le secteur privé, où l’écart atteint 42,8 %.
Réalisée par la chercheuse Maria Charaf, cette étude s’inscrit dans le cadre de l’élaboration d’un guide pratique destiné aux employeurs, syndicats, salariés et administrations, pour mieux comprendre les écarts et proposer des solutions concrètes.
Selon l’étude, ces disparités ne s’expliquent pas uniquement par la répartition des métiers ou des postes. Elles sont aussi le résultat de discriminations structurelles liées à l’accès à l’emploi, aux promotions et à la protection sociale.
Un appel à l’action collective
L’auteure souligne que l’égalité professionnelle est un critère essentiel de justice et de qualité au travail. Elle appelle à une mobilisation conjointe de l’État, du secteur privé et de la société civile pour garantir une rémunération équitable.
Parmi les recommandations proposées :
- Transparence salariale dans les entreprises,
- Renforcement du rôle des syndicats dans le contrôle des écarts,
- Formations ciblées pour inspecteurs du travail et délégués syndicaux,
- Lutte contre le harcèlement et la discrimination au sein des entreprises.
Une feuille de route en trois étapes
L’étude propose un plan d’action en trois phases :
- Premiers 100 jours : lancement d’un audit sur l’égalité et définition d’une base de référence ;
- Dans l’année suivante : mise en œuvre de plans correctifs avec objectifs chiffrés ;
- D’ici 24 mois : réduction significative des écarts persistants.
L’objectif final est clair : mettre fin à une forme d’exclusion économique qui fragilise durablement les femmes, et faire de l’égalité salariale une réalité pour tous les travailleurs au Maroc.
