Les négociations entre l’Iran et les trois puissances européennes (France, Royaume-Uni, Allemagne) ont repris ce mardi 26 août 2025 à Genève, dans une tentative de sauver l’accord sur le nucléaire de 2015. Les Européens ont fixé un ultimatum à la fin août : faute d’un compromis, ils pourraient réactiver les sanctions onusiennes prévues par le mécanisme dit du « snapback ».
Une course contre-la-montre diplomatique
Téhéran affirme négocier « de toutes ses forces » pour éviter le rétablissement des sanctions. « Notre priorité est d’empêcher tout incident coûteux pour le pays », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei.
Ces discussions font suite à un précédent cycle de négociations en juillet à Istanbul. L’Iran est représenté à Genève par le diplomate Majid Takht-Ravanchi. Les vice-ministres des Affaires étrangères mènent les pourparlers.
Un accord affaibli depuis 2018
Signé en 2015, l’accord visait à limiter le programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions. Mais en 2018, les États-Unis s’en sont retirés unilatéralement sous la présidence de Donald Trump. En réponse, l’Iran a cessé de respecter plusieurs engagements, notamment en augmentant le niveau d’enrichissement de l’uranium à 60 %, bien au-delà du seuil autorisé (3,67 %).
Un contexte international tendu
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) rappelle que seul l’enrichissement à 90 % permettrait la fabrication d’une bombe. Téhéran nie toute visée militaire et affirme que son programme est purement civil.
Les tensions se sont accrues après des frappes américaines sur des installations nucléaires iraniennes, survenues à la suite de la guerre éclair de juin entre l’Iran et Israël.
Des Européens à la croisée des chemins
Malgré leur opposition au retrait américain en 2018, Paris, Londres et Berlin n’ont pas réussi à mettre en place un mécanisme commercial efficace pour contourner les sanctions. De nombreuses entreprises européennes ont donc quitté l’Iran.
Alors que le temps presse, l’échec des négociations actuelles pourrait marquer un tournant décisif : soit un retour à la diplomatie, soit un durcissement de la pression internationale sur l’Iran.



