La récente décision du gouvernement marocain de rendre le permis de conduire obligatoire pour tous les conducteurs de motos, quelle que soit leur cylindrée, suscite un large débat dans le pays.
Présentée comme une mesure phare du nouveau plan de sécurité routière, cette obligation vise à lutter contre le nombre croissant d’accidents impliquant les deux-roues motorisés.
En effet, selon les chiffres officiels, plus de 40 % des morts sur les routes concernent des motards, un chiffre en hausse constante ces dernières années. En 2024, 1 738 conducteurs de motos ont perdu la vie, soit plus d’un tiers des victimes de la route.
Pour faire face à cette situation, le ministère du Transport a lancé le programme « Safe Motos », combinant prévention et répression : distribution de casques homologués, campagnes de sensibilisation, renforcement des contrôles, et suivi des distributeurs pour garantir le respect des normes.
Mais la mise en place soudaine du permis obligatoire a provoqué un vif mécontentement, notamment sur les réseaux sociaux où le hashtag #خلي_موتورك_فدار (« Laisse ta moto à la maison ») est largement relayé.
De nombreux internautes dénoncent une décision jugée brutale, coûteuse et déconnectée de la réalité sociale, surtout pour les jeunes et les travailleurs à faible revenu pour qui la moto est souvent un outil indispensable au quotidien.
Des associations de sécurité routière appellent à un accompagnement social de la réforme, avec des formations subventionnées et des procédures simplifiées, pour éviter que cette mesure ne devienne une source d’exclusion ou d’inégalités.
Le gouvernement est donc face à un double défi : réduire les drames de la route tout en assurant une application équitable et progressive de cette réforme majeure.
