Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, devrait aborder, lors du prochain symposium de Jackson Hole qui se tiendra ce mois-ci à Wyoming, l’évolution récente de l’économie américaine ainsi que la stratégie de la banque centrale pour les années à venir, selon les analystes de la banque Wells Fargo.
En 2020, au plus fort de la pandémie, Powell avait profité de cette même conférence pour annoncer une révision majeure du cadre stratégique du comité de politique monétaire, visant une approche plus souple de l’inflation et de l’emploi. Ce cadre approche désormais de la fin de son cycle quinquennal.
À l’époque, les taux d’inflation étaient faibles et le marché de l’emploi relativement stable. La Fed mettait alors l’accent sur la stabilité financière et le plein emploi. La note de Sarah House et de son équipe chez Wells Fargo souligne que les ajustements opérés à l’époque visaient à répondre aux risques asymétriques liés au double mandat de la Fed.
Mais depuis 2021, la situation a profondément changé : l’inflation a dépassé la barre des 2 % en mars de cette année-là sans jamais redescendre en dessous, tandis que le chômage est tombé à moins de 4 % à la fin de 2021, pour atteindre aujourd’hui 4,2 %.
Face à ces défis — un marché du travail très tendu et une inflation persistante —, les analystes estiment peu probable que la Fed introduise des changements majeurs dans ses outils cette année. Le taux directeur devrait rester l’instrument principal pour ajuster la politique monétaire.
L’attention portée à la taille du bilan de la Fed pourrait temporairement diminuer, tandis que Powell pourrait, plus tard cette année, revoir la stratégie de communication de l’institution.
Selon les analystes, le nouveau cadre stratégique attendu devrait officialiser la méthode de travail actuelle de la Fed, adoptant une approche plus équilibrée entre les objectifs d’inflation et de plein emploi. Ce changement représente une rupture nette avec la politique menée entre 2008 et 2020, marquée par la tolérance à une inflation faible. À l’avenir, une montée précoce des taux pourrait être envisagée dès l’apparition de nouvelles pressions inflationnistes.