Les États-Unis ont officiellement décidé d’écarter le port espagnol d’Algésiras de leurs routes maritimes stratégiques, au profit du port marocain de Tanger Med, désormais désigné comme point d’escale principal pour leurs navires commerciaux et militaires.
Cette décision intervient après la suspension, en juin 2025, d’un accord maritime signé quelques mois plus tôt avec l’Espagne. L’accord initial accordait un rôle clé au port d’Algésiras dans la liaison entre les côtes Est et Ouest des États-Unis et des ports en Asie (Japon, Corée du Sud, Chine, Inde).
Un choix aux dimensions politiques
L’abandon du port espagnol est perçu comme un message politique clair, sur fond de tensions diplomatiques entre Washington et Madrid. Parmi les points de friction : une enquête ouverte par la Commission maritime fédérale américaine (FMC) à l’encontre de l’Espagne, des désaccords autour d’un contrat avec Huawei pour le stockage de données, et le refus espagnol d’acheter des avions de chasse américains F-35.
Tanger Med, nouveau hub stratégique
Désormais, les navires des compagnies American President Lines et Maersk Line Limited, intégrées au programme américain de sécurité maritime, feront escale à Tanger Med. Le port marocain bénéficie d’un emplacement stratégique à l’intersection de l’océan Atlantique et de la Méditerranée.
Ce repositionnement vise à offrir aux États-Unis plus de flexibilité logistique, en s’appuyant sur des routes alternatives en dehors de l’Union européenne. Il s’inscrit également dans une volonté d’assurer des chaînes d’approvisionnement plus sûres et efficaces.
Un gain pour le Maroc
Pour le Maroc, cette évolution confirme le statut de Tanger Med comme plateforme logistique mondiale de premier plan. Le port est déjà l’un des plus performants au monde en termes de connectivité maritime. Ce nouveau partenariat devrait renforcer son attractivité auprès des investisseurs internationaux et accroître le volume des échanges transcontinentaux.
