Cet été 2025, l’absence remarquée des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans les villes et stations balnéaires du Royaume suscite de nombreuses interrogations. Alors que la saison estivale bat son plein, le flux habituel de visiteurs venus d’Europe semble en net recul.
Des prix jugés excessifs
Le coût du voyage est au cœur du problème. Pour beaucoup de MRE, les billets d’avion ou de bateau sont devenus inabordables. À cela s’ajoutent les frais élevés liés à la location de voiture et au logement. Résultat : certains choisissent d’autres destinations plus abordables.
Un sentiment d’injustice partagé
La Fédération Marocaine des Droits du Consommateur (FMDC) confirme cette tendance. Son président, Bouazza Kherrati, se dit préoccupé : « De nombreux MRE m’ont contacté pour dire qu’ils ne viendront pas cet été. Rien que les billets peuvent atteindre 20.000 dirhams pour une famille, et une fois sur place, tout est plus cher pour eux. »
Selon lui, cette flambée des prix ne concerne pas uniquement les MRE : « Même les Marocains vivant au pays préfèrent voyager à l’étranger. En Espagne, au Portugal ou en Turquie, ils trouvent des services de meilleure qualité, à des prix comparables, voire plus avantageux. »
Une situation structurelle
Pour Kherrati, la hausse des prix n’est pas un phénomène ponctuel mais le reflet d’un système dérégulé : « Depuis la pandémie, les mécanismes de contrôle ont disparu. La loi sur la concurrence existe, mais elle est mal appliquée. Certains commerçants profitent de cette liberté pour gonfler les prix sans justification. »
Il pointe également l’absence d’organes de contrôle efficaces : « Avant, il y avait des directions chargées de la régulation des prix. Aujourd’hui, il n’y a plus de véritable surveillance. La fraude devient courante. »
Des conséquences lourdes pour l’économie
Le désengagement des MRE inquiète, car ils représentent une source majeure de devises pour le pays. Si cette désaffection se poursuit, elle pourrait affecter durablement le secteur du tourisme et l’économie nationale.
La FMDC appelle à une régulation urgente des prix, à la relance des mécanismes de contrôle et à une meilleure protection des consommateurs, locaux comme MRE.