De violents affrontements ont récemment éclaté dans le sud de la Syrie, opposant des druzes à des tribus sunnites bédouines, notamment dans la province de Souweïda, à majorité druze. L’armée syrienne est brièvement intervenue avant de se retirer, à la suite de frappes israéliennes ciblant ses positions. Depuis, les druzes locales ont pris le contrôle de la sécurité sur le terrain.
Une minorité religieuse ancienne et stratégique
Les Druzes sont une minorité religieuse d’environ un million de personnes au Proche-Orient. Présents principalement en Syrie, au Liban et en Israël, ils pratiquent une foi dérivée de l’islam ismaélien, enrichie de croyances philosophiques ésotériques. En Syrie, les Druzes se sont organisés en milices locales, notamment depuis le début de la guerre civile, pour se défendre face aux groupes extrémistes.
Pourquoi Israël intervient-il ?
Israël justifie son intervention par plusieurs raisons :
- La protection des Druzes syriens, perçus comme proches de la communauté druze israélienne, dont de nombreux membres servent dans l’armée israélienne.
- La volonté d’empêcher le régime syrien, aujourd’hui dirigé par Ahmed al‑Sharaa, d’installer une présence militaire renforcée près de la frontière israélienne.
- La réponse à des violences attribuées à l’armée syrienne contre la population druze, qualifiées d’exactions.
Israël a ainsi mené des frappes ciblées contre des infrastructures militaires syriennes, notamment à Souweïda et Damas.
Une intervention aux effets multiples
Le retrait des troupes syriennes a laissé la sécurité locale entre les mains des milices druzes, dans le cadre d’un cessez-le-feu fragile. Cette situation accentue les tensions communautaires dans le sud syrien, tout en affaiblissant l’autorité du pouvoir central à Damas dans cette région sensible.
En résumé, les Druzes sont une communauté singulière du paysage religieux et politique du Proche-Orient. Leur rôle en Syrie est désormais au cœur d’un nouvel épisode de la crise régionale, dans lequel Israël intervient à la fois par solidarité communautaire et pour des raisons de sécurité stratégique.




