Le Maroc s’apprête à moderniser sa flotte de transport militaire, avec en ligne de mire un choix stratégique entre deux grands noms de l’aéronautique : l’américain Lockheed Martin et le brésilien Embraer. En jeu : l’acquisition d’un nouvel avion de transport tactique, mais aussi le développement d’une coopération industrielle à long terme.
Les Forces armées royales (FAR) utilisent actuellement des avions C-130H Hercules, en service depuis plusieurs décennies. Pour leur remplacement, Lockheed Martin propose son C-130J Super Hercules, une version améliorée du modèle actuel, tandis qu’Embraer met en avant son C-390 Millennium, plus récent et technologiquement avancé.
Le C-130J, quadrimoteur à hélices, peut transporter jusqu’à 20 tonnes sur près de 3 800 kilomètres. Il est apprécié pour sa robustesse, sa capacité à opérer sur des pistes peu préparées et sa flexibilité pour différentes missions : transport de troupes, matériel, évacuation médicale ou largage de parachutistes.
De son côté, le C-390 Millennium, biréacteur plus moderne, peut embarquer jusqu’à 23 tonnes de charge utile, avec une vitesse plus élevée et des systèmes de navigation et de communication numériques de dernière génération. Il présente aussi un coût d’exploitation potentiellement plus bas.
Au-delà des performances techniques, le Maroc attache une grande importance aux retombées industrielles du contrat. Lockheed Martin bénéficie déjà d’une présence au Maroc grâce à la fabrication de pièces pour les avions F-16. Embraer, pour sa part, a annoncé une offre ambitieuse : un investissement d’un milliard de dollars pour implanter une production locale de composants du C-390, avec transfert de technologie et création d’emplois.
Ce duel stratégique permet au Maroc de négocier au mieux ses intérêts, en cherchant non seulement un appareil performant, mais aussi un véritable partenariat industriel. Le choix final devrait renforcer les capacités logistiques des FAR tout en soutenant l’émergence d’une industrie aéronautique nationale.
