Depuis le 1er juillet, l’Union européenne a imposé de nouveaux droits de douane élevés sur les engrais en provenance de Russie et du Bélarus, dans le cadre de sanctions économiques liées à la guerre en Ukraine. Cette mesure pourrait redessiner les équilibres du marché européen et offrir une véritable opportunité au Maroc.
Les nouveaux droits s’appliquent principalement aux engrais azotés, avec des taxes passant progressivement de 6,5 % à près de 100 % sur trois ans. Une taxe supplémentaire allant jusqu’à 430 euros par tonne pourrait s’ajouter d’ici 2028, selon le type d’engrais.
Jusqu’ici, la Russie représentait environ 27 % des importations européennes d’engrais, avec plus de 376 000 tonnes exportées vers l’UE en avril dernier. Ce marché, estimé à 1,3 milliard d’euros par an, devra désormais chercher d’autres fournisseurs.
Le Maroc, déjà leader mondial des engrais phosphatés, se positionne comme un remplaçant naturel. Grâce à une production en hausse et des prix compétitifs (578 euros la tonne en avril), le Royaume est bien placé pour répondre à la demande croissante du marché européen.
En parallèle, le Maroc continue d’accroître ses exportations vers l’Afrique, renforçant son rôle stratégique dans la sécurité alimentaire du continent.
Avec ce nouveau contexte, le Royaume a l’occasion de renforcer sa place sur la scène agricole mondiale, en profitant du vide laissé par les fournisseurs russes.