Dans une tribune parue dans le journal britannique The Telegraph, le général à la retraite Sir Simon Mayall, ancien conseiller au ministère de la Défense pour le Moyen-Orient, affirme que le soutien du Royaume-Uni au plan d’autonomie marocain pour le Sahara est une décision cohérente, tant sur les plans diplomatique, sécuritaire qu’économique.
Ce soutien intervient après la récente visite du ministre britannique des Affaires étrangères au Maroc, marquant une évolution importante dans la position de Londres sur le dossier du Sahara.
Sir Mayall souligne que le plan marocain, proposé en 2007, est la seule base “crédible, viable et réaliste” pour une paix durable. Il permettrait aux habitants du Sahara de gérer eux-mêmes leurs affaires dans plusieurs domaines tout en restant sous souveraineté marocaine.
Une région clé pour la stabilité et la croissance
Selon le général, le Sahara marocain représente un territoire stratégique, plus grand que le Royaume-Uni lui-même, avec une population concentrée dans des villes en plein développement comme Laâyoune et Dakhla. Malgré les efforts du Maroc pour développer la région, le conflit avec le Polisario, soutenu par l’Algérie, continue de freiner son essor.
Une solution politique, estime-t-il, permettrait de libérer le potentiel économique de la région et d’assurer une stabilité bénéfique à l’ensemble de l’Afrique du Nord. Cette démarche s’inscrit dans la volonté du Royaume-Uni de renforcer ses alliances claires en Afrique, un continent en mutation.
Un partenariat en pleine expansion entre Rabat et Londres
Le soutien britannique au plan marocain s’accompagne d’un partenariat économique renforcé, avec un accord de coopération globale incluant une ligne de financement de 5 milliards de livres sterling pour encourager les investissements britanniques au Maroc dans plusieurs secteurs : agriculture, énergie, santé, numérique, logistique.
Le commerce entre les deux pays a déjà connu une hausse importante, dépassant 4,2 milliards de livres en 2024. Le Maroc fournit notamment des produits agricoles très prisés au Royaume-Uni, comme les tomates, les fruits rouges et les sardines.
Le général évoque aussi les projets énergétiques du Maroc, notamment en énergies renouvelables et en hydrogène vert, qui pourraient renforcer la coopération entre les deux pays dans le domaine de l’environnement et de la sécurité énergétique.
Une amitié historique tournée vers l’avenir
Sir Simon Mayall rappelle que les liens entre le Maroc et le Royaume-Uni remontent à plus de 800 ans, avec un premier traité commercial datant de plus de 300 ans. Pour lui, le soutien britannique au plan d’autonomie du Sahara s’inscrit dans la continuité d’une relation historique, qui entre dans une nouvelle phase fondée sur la stabilité, le pragmatisme diplomatique et le développement commun.
