Depuis plus de trente ans, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu considère l’Iran comme la principale menace existentielle contre l’État d’Israël. Pour lui, ce danger dépasse largement le conflit israélo-palestinien ou les tensions avec les pays arabes.
Une obsession politique ancienne
Dès son arrivée sur la scène politique israélienne au début des années 1990, Netanyahu a fait de la lutte contre le régime iranien un pilier central de son discours. Il affirme depuis toujours que le programme nucléaire iranien constitue un risque vital pour Israël.
Une conviction idéologique autant que stratégique
Cette position est le fruit d’un mélange entre :
- une vision idéologique forte,
- des calculs stratégiques internes,
- et sa propre histoire personnelle.
À plusieurs reprises, ses proches ou opposants ont critiqué ce qu’ils décrivent comme une fixation excessive sur Téhéran. En 2012, Shaul Mofaz, ancien chef d’état-major, affirmait même que Netanyahu était animé par une “conviction messianique de bombarder l’Iran”.
Le Mossad appelait à la prudence
Certains hauts responsables israéliens ont, par le passé, tenté de modérer cette approche. En 2015, Meir Dagan, ancien directeur du Mossad, estimait qu’une attaque contre l’Iran pourrait avoir l’effet inverse :
- renforcer la volonté nucléaire de Téhéran,
- et fragiliser la sécurité d’Israël.
Mais cette lecture pragmatique ne trouve guère d’écho chez Netanyahu, qui préfère une vision du monde binaire, opposant les régimes islamistes radicaux à ce qu’il appelle la “civilisation judéo-chrétienne”.
Un affrontement idéologique ancien, mais toujours d’actualité
Dans le contexte actuel d’escalade militaire, cette hostilité ancienne entre Netanyahu et le régime iranien revient au premier plan. Elle éclaire les motivations profondes du chef du gouvernement israélien, dont les positions sont façonnées par une guerre idéologique et stratégique de longue date.