Un groupe de travailleuses saisonnières marocaines, employées dans la province de Huelva, se retrouve dans une situation dramatique. Non rémunérées et sans activité, elles sont désormais menacées d’expulsion. Une représentation syndicale espagnole dénonce de « graves violations des droits du travail et des droits humains ».
Ces femmes ont été recrutées dans le cadre d’un accord de coopération entre le Maroc et l’Espagne visant à fournir de la main-d’œuvre temporaire pour les campagnes agricoles, notamment la cueillette des fraises. Elles sont arrivées le 7 avril, confiantes, et avaient envoyé leur premier salaire à leurs familles au Maroc.
Cependant, l’exploitation agricole qui les a recrutées aurait cessé de leur fournir du travail tout en ne leur versant plus de salaire. Selon la Commission ouvrière de Huelva (CCOO), les contrats de travail n’ont jamais été signés, aucun bulletin de paie n’a été remis, et les documents légaux nécessaires à leur séjour n’ont pas été traités.
Pire encore, le syndicat affirme que l’employeur ferait pression sur ces femmes pour qu’elles quittent l’Espagne par leurs propres moyens, sans compensation ni respect des engagements contractuels. Certaines vivent désormais dans la peur d’être expulsées ou victimes de représailles, au point d’éviter leur lieu de résidence pendant la journée.
Le CCOO insiste sur l’urgence de leur régularisation, soulignant que l’absence de travail pendant plus de 85 % de la durée prévue constitue une grave infraction à la législation espagnole. La situation est d’autant plus préoccupante qu’une des travailleuses est enceinte de cinq mois.
