Le 3e Sommet mondial sur la propriété intellectuelle et l’accès aux médicaments (GSIPA2M) s’est ouvert mardi à Marrakech. L’événement réunit plus de 100 participants venus du monde entier : experts en santé publique, juristes, chercheurs, activistes et représentants d’institutions.
30 ans après l’accord ADPIC
Ce sommet se tient à un moment symbolique, 30 ans après l’adoption de l’Accord sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC/TRIPS) par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les débats se concentrent sur les conséquences de cet accord sur l’accès aux médicaments, les vaccins, les traitements contre le cancer et les épidémies négligées. Les participants dénoncent les monopoles pharmaceutiques et appellent à un meilleur équilibre entre protection des brevets et droit à la santé.
L’Afrique et le Sud global en première ligne
Des expériences locales en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans la région MENA sont partagées. L’objectif : tirer profit des flexibilités prévues par les accords de l’OMC pour faciliter l’accès aux traitements dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Un cri d’alarme
Selon Othmane Marrakchi, chargé de plaidoyer chez ITPC-MENA, « ce sommet permet de faire le point sur trois décennies de politiques commerciales, mais aussi de tirer la sonnette d’alarme sur les inégalités d’accès aux soins ».
Il souligne l’importance d’un engagement politique fort pour faire de la santé un droit universel, et non un privilège.
Réconcilier innovation et accès
Pour l’expert pharmaceutique Abdelmajid Belaiche, ce sommet est aussi une opportunité de réfléchir aux moyens de garantir l’accès aux traitements tout en préservant la viabilité économique des systèmes de santé.
Le GSIPA2M se poursuit jusqu’au 15 mai. Comme lors des éditions précédentes, il vise à formuler des recommandations concrètes pour réformer les règles commerciales mondiales, afin de replacer la santé publique au cœur des priorités internationales.