La Russie a franchi un cap important en devenant le principal fournisseur de blé tendre pour le Maroc. De juin à octobre 2024, les exportations russes ont atteint plus de 531 000 tonnes, surpassant ainsi la France, qui occupait traditionnellement la première place.
Un changement stratégique dans les importations marocaines
La part du blé russe représente désormais plus de 25 % des importations totales de blé du Maroc. Sur les cinq derniers mois, le pays a importé environ 1,9 million de tonnes de blé. Ce changement s’inscrit dans un contexte où la production locale a été particulièrement touchée par des conditions climatiques difficiles, notamment des sécheresses récurrentes.
Des prévisions de besoins accrus pour 2024-2025
Le Maroc devrait importer environ 5 millions de tonnes de blé tendre pour cette campagne, selon Omar Yaacoubi, président de l’Université Nationale des Commerçants de Céréales. Les rendements locaux restent insuffisants pour répondre à la demande nationale, rendant les importations cruciales.
La position de la France et des autres fournisseurs
La France, bien qu’en seconde position, reste un acteur clé. Ses exportations vers le Maroc ont totalisé 513 000 tonnes. Elle est suivie par la Roumanie avec 179 000 tonnes et l’Ukraine avec 171 000 tonnes.
La baisse de la production française et ses conséquences
La production de blé en France a baissé cette année, atteignant seulement 28 millions de tonnes, contre 35 millions les années précédentes. Cette diminution de l’offre a affecté les exportations françaises, incitant le Maroc à diversifier ses sources d’approvisionnement.
Impact financier des importations de blé
Le Maroc a dépensé environ 1,3 milliard de dollars pour importer du blé au cours des neuf premiers mois de 2024. Ce montant représente une diminution de 8,1% par rapport à l’année précédente, selon l’Office des Changes.
Perspectives pour la campagne agricole 2024-2025
Pour la saison 2024-2025, les prévisions sont plus optimistes. Le Maroc devrait produire environ 7 millions de tonnes de céréales, ce qui marque une nette amélioration par rapport à une année 2024 particulièrement difficile.