L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué, mardi à Fès, la vision claire adoptée par le Maroc en matière de santé des migrants et des réfugiés.
Lors de l’ouverture des travaux d’une conférence internationale de deux jours (29-30 octobre) consacrée à la santé des réfugiés et des migrants, Mariam Bigdeli, représentante de l’OMS au Maroc, a déclaré que « des pays comme le Maroc, qui disposent d’une vision nationale bien définie concernant la santé des migrants et des réfugiés, méritent soutien et reconnaissance pour assurer une mise en œuvre efficace ».
Mme Bigdeli a souligné que la priorité accordée par le Maroc au droit à la santé et l’élaboration de politiques inclusives créent un environnement favorable pour améliorer l’accès de cette population vulnérable aux services de santé. Elle a indiqué que cette rencontre à Fès constitue une occasion de réflexion collective, notamment pour les pays cherchant à réformer en profondeur leurs systèmes de santé, à l’instar du Maroc, ajoutant que l’OMS est prête à soutenir ces pays dans la mise en place de stratégies concrètes et efficaces visant à garantir un accès équitable aux soins, y compris pour les migrants et les réfugiés.
Elle a également précisé que l’OMS dispose d’un plan global pour la santé des migrants et des réfugiés, soutenu par une stratégie régionale servant de cadre de référence pour le développement de politiques nationales.
Mme Bigdeli a rappelé que les migrations représentent une réalité complexe dans l’histoire de l’humanité, influencée par divers facteurs économiques, politiques et environnementaux, et que la santé des réfugiés, tant physique que mentale, constitue un défi à la fois individuel et systémique pour les pays d’accueil.
Elle a insisté sur l’importance de mettre en place des politiques adaptées aux spécificités de chaque groupe, tout en facilitant leur accès aux services de santé, en formant le personnel soignant à la diversité culturelle, et en intégrant la santé mentale aux soins. Selon elle, cette approche multisectorielle est un levier puissant pour intégrer la santé dans toutes les politiques, en particulier pour les populations vulnérables telles que les migrants et les réfugiés, ajoutant que la prise en charge de la santé des migrants doit couvrir les six piliers des systèmes de santé : financement, gouvernance, prestation de services, système d’information, ressources pharmaceutiques et humaines.
La conférence réunit plus de 150 participants, parmi lesquels des représentants des ministères de la santé, de l’Organisation internationale pour les migrations, de l’OMS, du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en Tunisie, Libye, Égypte, Yémen, Irak, ainsi que des chercheurs, universitaires et représentants de la société civile provenant du Canada, d’Espagne et du Royaume-Uni.
Ce forum s’inscrit dans le cadre du projet régional « Renforcer la santé et la protection des populations migrantes en situation de vulnérabilité au Maroc, en Tunisie, en Libye, en Égypte et au Yémen », financé par le ministère finlandais des Affaires étrangères. Il constitue une occasion d’échanger autour des meilleures pratiques en matière de santé des migrants et des réfugiés dans la région MENA, et souligne le rôle clé des universités dans l’élaboration de politiques et programmes basés sur des données scientifiques.