La demande en citrons connaît une explosion sans précédent, et les prix, déjà élevés, pourraient grimper davantage dans les semaines à venir en Europe. « Tout le monde cherche du citron en ce moment », confie un opérateur français, mettant en lumière l’engouement pour cet agrume dont les stocks se raréfient.
La principale cause de cette flambée des prix réside dans la raréfaction des citrons Verna en provenance d’Espagne. La péninsule ibérique, touchée par une sécheresse sévère, a vu sa production de citrons Verna s’effondrer. « Habituellement, à cette période de l’année, les étals regorgent de citrons Verna, mais cette année, les conditions climatiques en Espagne ont provoqué une chute dramatique de la production », explique l’opérateur à nos confrères de Freshplaza. En remplacement, les consommateurs doivent se contenter du citron Verdelli, une variété issue de la deuxième floraison du Verna, mais la quantité disponible reste insuffisante pour satisfaire la demande.
Cette crise espagnole a des répercussions bien au-delà des frontières ibériques. D’autres producteurs majeurs, comme l’Argentine, affrontent également des défis climatiques, limitant ainsi leurs exportations. De plus, lorsque l’Argentine parvient à exporter, elle privilégie souvent le marché américain, jugé plus lucratif. « L’Argentine préfère se tourner vers les États-Unis, un marché plus porteur pour eux », souligne notre interlocuteur.
Cependant, un espoir se profile du côté de l’Afrique du Sud. Ce pays, déjà grand producteur d’oranges, a considérablement élargi ses plantations de citronniers ces dernières années, devenant un acteur clé sur le marché mondial du citron. Malgré cette augmentation de la production sud-africaine, elle n’est pas encore suffisante pour combler le vide laissé par l’Espagne.
Un retour à une situation plus normale pourrait se dessiner avec l’arrivée prochaine du citron Fino, une autre variété très prisée, attendue d’ici un mois. Toutefois, jusqu’à cette arrivée, les prix des citrons risquent de rester élevés, voire de continuer à grimper. Contrairement à d’autres produits, le prix du citron ne semble pas dissuader les consommateurs. « Le citron ne répond pas au prix psychologique comme d’autres produits tels que les courgettes ou les oranges. Qu’il soit à 3 ou 6 euros le kilo, les consommateurs continuent d’acheter du citron, d’autant qu’il n’y a pas d’alternative à ce produit », analyse l’opérateur.
Malgré les difficultés d’approvisionnement, le citron reste un produit incontournable dans les cuisines, ce qui pourrait maintenir les prix à des niveaux élevés dans les semaines à venir. Pour les amateurs de cet agrume, la situation pourrait se stabiliser avec l’arrivée du citron Fino, mais d’ici là, les étals risquent de voir leurs prix atteindre des sommets.