Une seule dose du vaccin contre le papillomavirus (HPV) offre une protection solide contre le cancer de l’utérus, selon les conclusions du Groupe consultatif stratégique d’experts en vaccination (SAGE) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Plus de 95% des cancers du col de l’utérus sont causés par les papillomavirus humains, qui sont sexuellement transmissibles. Il s’agit du quatrième type de cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Depuis le milieu des années 2000, des vaccins existent contre cette maladie.
La réunion du 4 au 7 avril du SAGE a “évalué les preuves apparues au cours des dernières années selon lesquelles les schémas à dose unique offrent une efficacité comparable aux schémas à deux ou trois doses”, précise l’OMS dans un communiqué.
Les experts du SAGE estiment désormais qu’une seule dose suffit à protéger les 9-14 ans et également les 15-20 ans, au lieu de deux précédemment recommandées.
Ces nouvelles recommandations doivent permettre à un plus grand nombre de filles et de femmes d’être vaccinées, “tout en maintenant le niveau de protection nécessaire”, a indiqué le président du comité, le Alejandro Cravioto, en conférence de presse.
Les programmes nationaux de vaccination peuvent toutefois continuer à utiliser deux doses s’ils le jugent nécessaire, a-t-il précisé.
Par ailleurs, les experts de l’OMS continuent de recommander deux doses à six mois d’intervalle pour les femmes de plus de 21 ans.
“Quant aux personnes immunodéprimées, principalement les personnes atteintes du VIH, nous recommandons de leur administrer au moins deux, voire trois doses, afin qu’elles soient totalement immunisées”, a souligné Cravioto.
“Une femme meure environ toutes les deux minutes de cette maladie”, a indiqué le président du comité de l’OMS.
Environ 90% des nouveaux cas et des décès liés à cette maladie dans le monde en 2020 sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
“Je suis fermement convaincue que l’élimination du cancer du col de l’utérus est possible”, a souligné dans un communiqué la Dre Princess Nothemba Simelela, sous-directrice générale de l’OMS.
“Cette recommandation d’une dose unique a le potentiel de nous faire progresser plus rapidement vers notre objectif d’avoir 90% des filles vaccinées à l’âge de 15 ans d’ici 2030”, a-t-elle estimé.
“L’option d’une dose unique du vaccin est moins coûteuse, moins gourmande en ressources et plus facile à administrer”, a résumé Simelela.
En 2020, la couverture mondiale avec un schéma vaccinal à 2 doses n’était que de 13%.
Selon l’OMS, plusieurs facteurs ont influencé la lenteur de l’introduction du vaccin et la faible couverture vaccinale dans certains pays, notamment les difficultés d’approvisionnement, les coûts relativement élevé du vaccin, ainsi que les difficultés liés à l’administration de deux doses aux adolescentes qui ne font généralement pas partie des programmes de vaccination des enfants.