Pour la première fois en 2023, le secteur bancaire participatif au Maroc a enregistré des bénéfices, mettant fin à six années de pertes depuis le début de ce type de financement conforme à la charia dans le royaume.
Depuis 2017, cinq banques participatives sont en activité au Maroc, dont trois disposent de fenêtres participatives. Selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib sur la supervision bancaire, ces institutions ont généré un bénéfice net de 5,3 millions de dirhams l’année dernière.
En 2022, les banques participatives avaient enregistré des pertes de 129,3 millions de dirhams, tandis qu’en 2021, les pertes s’élevaient à environ 206,8 millions de dirhams.
Ces banques sont intégrées dans le cadre des grandes banques traditionnelles du royaume, avec 196 agences réparties dans différentes régions, notamment Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, et Fès-Meknès. Elles employaient environ 10 013 personnes à la fin de l’année dernière, enregistrant une baisse annuelle de 10,2 %.
Le rapport de la banque centrale indique que la transition du secteur des pertes aux bénéfices en 2023 a été soutenue par une augmentation de 23,4 % du produit net bancaire, qui a atteint 882,6 millions de dirhams.
En 2023, les banques participatives ont distribué des financements totalisant 21,4 milliards de dirhams, soit une augmentation de 22 % par rapport à l’année précédente. Ces fonds ont principalement été financés par les dépôts des clients, qui ont atteint 12,1 milliards de dirhams, le reste étant assuré par des avances, des dépôts ou des agences d’investissement des groupes bancaires affiliés.
Les financements immobiliers via le produit “Murabaha” continuent de représenter la part la plus importante des financements totaux, avec 80,4 %. Les financements pour équipements représentent environ 13,5 %, tandis que les financements à la consommation et de trésorerie constituent environ 6,1 %.
Le secteur bancaire participatif devrait connaître une croissance continue de ses bénéfices dans les années à venir, après avoir surmonté la phase initiale de création nécessitant des investissements dans l’ouverture d’agences, le recrutement de personnel et d’autres équipements. La prochaine étape sera l’occasion d’élargir le réseau d’agences et d’activer divers produits financiers, grâce à la disponibilité de l’assurance takaful visant un plus grand nombre de clients intéressés par les transactions bancaires islamiques.