Une équipe d’enquête de l’ONU a révélé des documents faisant état de « meurtres horribles et de violences sexuelles » au Soudan, sur la base des récits de témoins oculaires que l’équipe a rencontrés au Tchad voisin. La Mission internationale indépendante d’établissement des faits de l’ONU au Soudan a déclaré avoir passé trois semaines au Tchad où elle a interrogé des survivants du conflit, des membres de la société civile soudanaise et des observateurs, et a documenté des « tendances inquiétantes » de violations graves.
Détails des violations
Mona Rishmawi, membre de la mission, a souligné la nécessité de mettre fin à ces atrocités et de demander des comptes à leurs auteurs. Les enquêteurs ont rapporté avoir documenté des cas de « détention arbitraire, de torture et de disparition forcée », en plus d’opérations de « pillage, incendie de maisons et recrutement d’enfants ». Ils ont expliqué que de nombreuses violations visaient particulièrement des professionnels tels que des avocats, des défenseurs des droits humains, des enseignants et des médecins, et que les déplacements forcés constituaient un dénominateur commun.
Contexte du conflit
Le Soudan est témoin depuis avril 2023 d’une guerre entre l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide dirigées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti). Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de ciblage de civils, de bombardements aveugles de zones résidentielles et de pillage ou d’empêchement de l’aide humanitaire d’atteindre ceux qui en ont besoin.
Répercussions du conflit
Le conflit a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes, le déplacement de millions de personnes et la fuite d’un million de personnes vers les pays voisins, dont plus de 600 000 ont trouvé refuge au Tchad. Les experts indépendants, qui ne parlent pas au nom des Nations Unies, ont appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts pour mettre fin à la guerre.
Un appel au soutien international
Le chef de la mission, Mohamed Chandi Othman, a souligné que la crise nécessite le soutien de l’ensemble de la communauté internationale, soulignant la nécessité de prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux violations et faire face à l’aggravation de la crise humanitaire au Soudan.