Les autorités américaines ont arrêté Samir Othman Al-Sheikh, ancien gouverneur de Deir ez-Zor et ancien responsable de plusieurs services de sécurité syriens, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Syrie. Al-Sheikh, qui dirigeait la prison d’Adra, l’une des pires prisons de Syrie, est accusé d’avoir torturé et tué des opposants au régime syrien. Il a été arrêté à Los Angeles avant de se rendre à Beyrouth avec un aller simple, selon ce qui a été publié par le New York Times.
Le cheikh réside aux États-Unis depuis 2020 après que sa femme a obtenu la citoyenneté américaine, et il tentait également d’obtenir la citoyenneté. Son arrestation est intervenue après que l’Organisation syrienne d’urgence a informé le gouvernement américain de sa présence à Los Angeles début 2022 et a depuis coopéré avec les autorités de sécurité compétentes pour l’arrêter.
L’Organisation syrienne d’urgence a déclaré dans un communiqué qu’Al-Sheikh avait pris sa retraite en 2010, mais que le président syrien Bashar al-Assad l’avait reconduit en 2011 au poste de gouverneur et chef du comité de sécurité à Deir ez-Zor pour réprimer les manifestations. L’organisation a indiqué que le cheikh était responsable de plusieurs massacres, dont ceux d’Al-Joura et d’Al-Qusour à Deir ez-Zor, qui ont tué plus de 450 civils en 2012.
Le cheikh a dirigé la prison d’Adra de 2005 à 2008, où le régime syrien a détenu des dissidents politiques, des manifestants et d’autres civils. D’anciens détenus de la prison d’Adra ont déclaré aux enquêteurs américains que le cheikh supervisait leurs mauvais traitements et leurs tortures, approuvait les exécutions et surveillait la pendaison des prisonniers.
Le Réseau Syrien pour les Droits de l’Homme a documenté le meurtre de 3 933 civils, dont 312 enfants et 261 femmes, aux mains des forces du régime syrien et des milices qui lui sont fidèles entre fin avril 2011 et 2013, période pendant laquelle le cheikh a assuré la sécurité et postes civils dans le gouvernorat de Deir ez-Zor. Le réseau a également documenté le meurtre d’au moins 93 personnes, dont deux enfants, dans des centres de détention gérés par les forces du régime syrien dans le gouvernorat de Deir ez-Zor entre juillet 2011 et le 15 janvier 2013.
Au cours des derniers mois, plusieurs pays européens ont annoncé l’arrestation de criminels de guerre ayant fui la Syrie, notamment l’Allemagne, qui a arrêté 5 hommes pour leur implication dans des crimes de guerre en Syrie, dont 4 syro-palestiniens, et la Suède, qui a arrêté 3 personnes soupçonnées d’être impliquées dans des crimes de guerre en Syrie. d’avoir commis des crimes contre l’humanité en Syrie en 2012. La France, qui a condamné trois hauts responsables syriens à la réclusion à perpétuité après un procès par contumace, et la Suisse, qui a émis l’acte d’accusation officiel contre Rifaat al-Assad.
Les organisations syriennes de défense des droits humains poursuivent les responsables des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Syrie, et cherchent à obtenir justice et à demander des comptes aux auteurs de ces crimes, en particulier après 2011.