Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a convoqué mercredi le chef de mission adjoint du gouvernement afghan dirigé par les talibans et a exigé que le mouvement prenne des mesures contre les groupes armés basés en Afghanistan, qu’Islamabad accuse d’avoir lancé cette semaine une attaque contre une base militaire pakistanaise.
Selon certaines informations, lundi, des militants ont lancé une attaque contre une base à Bannu, située dans le nord-ouest du Pakistan. L’attaque consistait notamment à enfoncer une voiture chargée d’explosifs dans un mur entourant la base, tuant 8 membres des forces de sécurité pakistanaises et tuant 10 militants lors des affrontements qui ont suivi l’attaque. Le groupe Hafiz Gul Bahadur a revendiqué l’attaque, tandis que l’armée pakistanaise affirme que ce groupe mène ses opérations depuis l’Afghanistan.
Dans sa déclaration, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a exprimé sa grave préoccupation face à la présence de groupes terroristes en Afghanistan qui menacent la sécurité du Pakistan, et a exhorté les autorités afghanes à mener une enquête approfondie et à prendre des mesures immédiates et efficaces contre les auteurs de l’attaque de Bannu, et à empêcher la récurrence de telles attaques.
Islamabad dit soulever constamment la question de la multiplication des attaques transfrontalières avec le gouvernement taliban, ce qui accroît les tensions entre les deux pays, dont les forces de sécurité se sont affrontées à plusieurs reprises à la frontière ces dernières années. D’un autre côté, le gouvernement de Kaboul a nié autoriser des groupes armés à utiliser le territoire afghan pour lancer des attaques contre le Pakistan.
Il convient de noter que le Pakistan a mené des opérations de renseignement en Afghanistan pour cibler des groupes armés, qui, selon Kaboul, ont notamment comporté des attaques aériennes en mars dernier. L’année dernière, le nombre de victimes a atteint son plus haut niveau depuis six ans, avec plus de 1 500 civils, membres des forces de sécurité et militants tués, selon le Centre de recherche et d’études sur la sécurité, basé à Islamabad.
