Lors d’une table ronde organisée en marge de la deuxième édition du Forum parlementaire économique de Marrakech pour la région euro-méditerranéenne et le Golfe, M. Naama Mayara, président de la Chambre des conseillers et président du Parlement méditerranéen, a appelé ce vendredi à Marrakech à la mise en place d’un mécanisme parlementaire au sein du Réseau des parlementaires africains pour l’évaluation du développement. Ce mécanisme permettrait un suivi efficace des efforts des pays dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) et de l’Agenda 2063 de l’Afrique.
Dans son intervention, M. Mayara a souligné le rôle crucial que jouent les parlements africains dans la réalisation des ODD, notamment à travers la législation, l’adoption des budgets et la garantie de la reddition des comptes sur l’efficacité de la mise en œuvre de ces engagements.
Il a rappelé que lors de la septième assemblée générale annuelle du Réseau des parlementaires africains pour l’évaluation du développement, tenue à Rabat en 2022, l’importance de créer un nouveau modèle africain de travail parlementaire pour renforcer les mécanismes de développement aux niveaux national et continental a été mise en avant. Il a appelé à renforcer le rôle des parlements africains dans la promotion de législations adaptées et la surveillance continue des politiques publiques nationales relatives à la réalisation des ODD.
M. Mayara a également mentionné que la Déclaration de Marrakech, issue de la réunion ministérielle de haut niveau sur l’accélération du financement pour l’émergence africaine tenue en octobre 2023 à Marrakech, en marge des réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, a décidé de créer un groupe de travail africain pour permettre aux pays du continent d’échanger les meilleures pratiques et expériences en matière de financement du développement.
Dans ce contexte, le président du Parlement méditerranéen a observé que le monde est aujourd’hui confronté à des défis économiques, sécuritaires, sanitaires et environnementaux dont les impacts interconnectés dépassent une région donnée, particulièrement dans le cadre de la mondialisation et de l’ouverture économique et culturelle des peuples. Il a affirmé que les menaces auxquelles l’humanité fait face nécessitent plus que jamais une coopération accrue et la réduction de l’écart entre le Nord et le Sud.
Par ailleurs, M. Mayara a passé en revue les acquis du Maroc grâce à de vastes réformes et des stratégies nationales majeures, mentionnant notamment la Stratégie nationale de développement durable, l’Initiative nationale pour le développement humain, le Programme des énergies renouvelables, et la Vision stratégique pour la réforme du système d’éducation et de formation 2015-2030.
Il a souligné que le Maroc s’engage à contribuer à la construction d’un système continental de développement partagé et de solidarité efficace avec les pays africains frères, en échangeant des expertises et des meilleures pratiques dans les programmes économiques et de développement. Cela a permis d’augmenter la valeur totale des échanges commerciaux et de renforcer les investissements marocains en Afrique.
En ce qui concerne l’initiative de Sa Majesté le Roi visant à donner aux pays enclavés de la région du Sahel un accès à l’océan Atlantique, M. Mayara a affirmé qu’elle s’inscrit dans la vision royale pour une Afrique unie, prospère et autosuffisante, n’ayant d’autre objectif que de renforcer la paix, la stabilité et le développement socio-économique des pays africains frères.
Il a expliqué que cette initiative royale, qui constitue un modèle inspirant pour rompre l’isolement de 47 pays dans le monde et qui est en phase avec les objectifs des Nations Unies pour les pays enclavés, sera un levier pour renforcer le développement non seulement dans les pays du Sahel, mais aussi dans toute la région et sur l’ensemble du continent africain à long terme.