Le Niger a annoncé la suspension des exportations de pétrole vers la Chine via un pipeline s’étendant jusqu’aux côtes du Bénin, approfondissant les différences entre les deux pays d’Afrique de l’Ouest. Le ministre nigérien du Pétrole, Mahamane Mustapha Barki Baku, a supervisé la fermeture d’une partie de l’oléoduc du champ pétrolier d’Agadem, dans l’est du Niger. Le pipeline mesure deux mille kilomètres de long et était censé transporter du pétrole vers la Chine dans le cadre d’un protocole d’accord avec la China National Petroleum Corporation d’une valeur de 400 millions de dollars.
Cette décision intervient après que le Bénin a interdit les exportations de pétrole brut du Niger via son port en mai dernier et a exigé que la junte militaire nigérienne rouvre les frontières à ses marchandises et normalise les relations. Début juin, les autorités béninoises ont arrêté cinq ressortissants nigériens accusés d’être entrés dans la station d’oléoduc de Simi-Kboudji sous un faux prétexte, ce que le Niger a démenti.
Le groupe arrêté au Bénin supervisait le chargement de brut dans le cadre d’un accord entre les deux pays. Le ministre nigérian du Pétrole a déclaré qu’il ne pouvait pas rester les bras croisés pendant que son pétrole était volé, soulignant qu’il n’était pas présent là où il était chargé.
Les tensions remontent au coup d’État de juillet 2023 au Niger, qui a conduit à l’imposition de sanctions sévères par le bloc régional de la CEDEAO pendant plus de six mois. Bien que l’UE ait levé les sanctions, le Niger a maintenu ses frontières fermées aux marchandises en provenance du Bénin, provoquant des tensions commerciales persistantes dans la région.