Goldman Sachs a publié une alerte concernant une augmentation significative des prix du gaz naturel liquéfié (GNL) en Asie, qui pourrait dépasser les 20 dollars par million d’unités thermiques britanniques (MMBtu) pendant l’hiver 2024. Cette évolution est liée à la pénurie d’approvisionnements en Europe et à d’autres facteurs géopolitiques et climatiques.
Les facteurs clés de la hausse des prix du GNL en Asie
Samantha Dart, co-responsable de la recherche sur les matières premières mondiales chez Goldman Sachs, a précisé que cette hausse des prix du GNL découle de plusieurs facteurs interconnectés, notamment :
- Réduction des approvisionnements en Europe : La baisse des réserves de gaz en Europe, aggravée par la perte des flux de gaz en provenance de Russie via l’Ukraine, rend la situation plus complexe.
- Prévisions d’un hiver plus froid : Des températures hivernales plus rigoureuses que d’habitude augmentent la demande pour le chauffage, exerçant une pression supplémentaire sur les approvisionnements mondiaux de gaz.
- Capacité de réserve réduite : L’incapacité de maintenir des niveaux suffisants de réserve énergétique ajoute un autre facteur de vulnérabilité.
Impact sur les flux de GNL et les tensions entre l’Europe et l’Asie
L’un des principaux points soulevés par Goldman Sachs est que les retards dans les projets d’approvisionnement en GNL depuis les Amériques signifient que l’Europe et l’Asie recevront moins de gaz naturel liquéfié en 2025 que prévu. Cette réduction des volumes va intensifier la concurrence entre les deux régions pour obtenir des cargaisons de GNL disponibles.
Fin des accords de transit de gaz russe : un autre facteur de crise
La cessation des livraisons de gaz russe via l’Ukraine, prévue pour la fin de l’année 2024, marque une nouvelle étape dans l’aggravation de la situation énergétique mondiale. En effet, la fin de l’accord de transit actuel compliquera encore l’approvisionnement européen, avec des répercussions directes sur les marchés asiatiques du GNL.
Conséquences pour l’Asie et l’Europe : des défis à venir
Selon Samantha Dart, l’Asie, qui consomme plus de 60 % du gaz naturel liquéfié mondial tout en n’en produisant que 30 %, risque de faire face à une compétition accrue pour les volumes limités de GNL, ce qui pourrait entraîner une augmentation substantielle des prix. En parallèle, l’Europe devra également surmonter des défis énergétiques croissants, notamment en été 2025, ce qui affectera à la fois ses approvisionnements et les marchés du GNL en Asie.